Les acteurs africains de la transition écologique exigent des actions concrètes. A Bélem, ils ont d’une même voix invité les pays de Nord au respect de leurs engagements en matière de financement climatique.
À l’occasion de la Journée de l’Afrique à la COP30, Mardi 11 novembre, les voix africaines se sont élevées d’une seule et même manière : pour que le financement climatique devienne un véritable levier de développement, au service des populations, de la planète et de la prospérité.
Réunis autour du thème « L’Afrique à l’avant-garde de l’action climatique : un financement durable pour une croissance verte, résiliente et inclusive », ministres, institutions régionales et partenaires du développement ont rappelé que le continent, qui n’émet que 4 % des gaz à effet de serre mondiaux, joue pourtant un rôle vital en abritant 20 % des puits de carbone de la planète, sans bénéficier des financements à la hauteur de son engagement.
Le commissaire de l’Union africaine, Moses Vilakati, a appelé à une Afrique unie, forte et actrice du changement, affirmant :
« Nous ne sommes pas de simples bénéficiaires de la transition mondiale, mais des acteurs porteurs de solutions climatiques justes et africaines. »
Les débats ont insisté sur la nécessité d’un nouvel ordre financier mondial, plus équitable et moins dépendant de la dette. Les dirigeants africains exigent un accès direct aux fonds climatiques, des mécanismes transparents, et une tarification juste du carbone.
Pour Kevin Kariuki, vice-président de la Banque africaine de développement, l’Afrique est déjà « à l’avant-garde de l’action climatique mondiale », grâce à des solutions ancrées dans ses réalités locales et orientées vers l’innovation verte.
Les intervenants ont également mis en avant :
Le potentiel du marché africain du carbone, qui pourrait générer jusqu’à 100 milliards de dollars par an et créer 5 millions d’emplois verts d’ici 2030.
L’importance de mobiliser les 350 milliards de dollars détenus dans les fonds souverains et caisses de retraite africaines pour financer la transition verte.
La nécessité de valoriser localement les ressources naturelles et développer des chaînes de valeur vertes, notamment autour du cobalt, du manganèse et des batteries électriques.
Enfin, les participants ont souligné que l’Afrique ne réclame pas la charité, mais un véritable partenariat, fondé sur la justice climatique et la reconnaissance de sa contribution essentielle à la préservation de la planète.
« Restructurer l’architecture financière mondiale n’est pas une question d’équité, c’est une condition de survie », a rappelé Cosmas Milton Ochieng (CEA).
Depuis Belém, le message africain résonne fort. Le temps est venu d’un pacte climatique mondial équitable, où l’Afrique prend pleinement sa place comme moteur de la croissance verte et de la justice climatique.


